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SDHI

SDHI est un sigle qui désigne les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase[1] (en anglais : succinate dehydrogenase inhibitor), des fongicides, une sous-classe de pesticides, utilisés dans l'agriculture. Les SDHI bloquent la respiration des cellules de champignons affectant les cultures (céréales, pomme de terre, agrumes, vignes, semences entre autres).

Plusieurs études tendent à démontrer la toxicité des SDHI sur les vers de terre, les pollinisateurs comme les abeilles, les poissons, les grenouilles ou encore l'être humain[2],[3],[4]. Un collectif de chercheurs a lancé une alerte sur les SDHI en 2018, en demandant un moratoire sur ces produits. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail a saisi un groupe d'experts et a conclu le à l'absence d'alerte sanitaire sur ces fongicides[5], un avis réitéré le . Les chercheurs maintiennent toutefois leur alerte, estimant que le risque est bien réel et « qu’il s’agit vraiment là d’un cas d’école pour appliquer le principe de précaution. Il ne faut pas attendre pendant des années et risquer de se retrouver un jour avec des malades ou des morts. C’est une folie[6] ».

Commercialisés depuis 1966 (avec l'ancêtre des SDHI, la carboxine) par les géants de la chimie tels que Bayer, Monsanto, BASF, Syngenta et DuPont, les fongicides SDHI sont, en France, utilisés à grande échelle depuis 2009 sur près de 70 % des surfaces de blé tendre, 80 % des surfaces d’orge, de maïs, colza, la vigne et servent également pour la conservation des fruits et graines[7]. Certains SDHI sont aussi vendus comme nématicides, pour tuer les petits vers blancs (nématodes) qui jaunissent les terrains de golf, de sport, et pelouses. Le premier SDHI autorisé en France pour le traitement des pelouses a été mis sur le marché en 2018[8].

Selon les documents de l'Anses, douze substances actives SDHI sont approuvées en 2020 en Europe (benzovindiflupyr, bixafen, boscalid, carboxine, fluopyram, flutolanil, fluxapyroxad, isofetamid, isopyrazam, penthiopyrad, penflufen, sedaxane), la plupart ont été approuvées après 2013[9]. Le marché mondial des SDHI est important pour le secteur agrochimique : il représentait en 2017 plus de deux milliards d'euros et, avec une croissance annuelle de 20 %, pourrait atteindre les 6,5 milliards en 2024[10].

Après de fortes dénégations sur les possibles effets toxiques des SDHI touchant tous les produits de la famille, l'un d'eux, l'isopyrazam, est interdit en Europe en 2022 en raison de son effet reprotoxique tandis que le carboxine est abandonné.

  1. « Fongicides, Les SDHI : une nouvelle famille pour protéger les céréales » [PDF], sur perspectives-agricoles.com (consulté le ).
  2. (en) Qian et al., Toxic effects of boscalid in adult zebrafish (Danio rerio) on carbohydrate and lipid metabolism, Environmental Pollution, 2019, DOI 10.1016/j.envpol.2019.01.054.
  3. (en) S. Wu et al., Single and mixture toxicity of strobilurin and SDHI fungicides to Xenopus tropicalis embryos, Ecotoxicology and Environmental Safety, DOI 2018 10.1016/j.ecoenv.2018.01.045.
  4. (en) V. Graillot et al., Evidence of the in vitro genotoxicity of methyl-pyrazol pesticides in human cells, Mutat. Res., 2012, DOI 10.1016/j.mrgentox.2012.05.014, lire en ligne [PDF].
  5. « Point sur les SDHI », sur anses.fr (consulté le ).
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées liberation_2019/01/16
  7. « Les fongicides SDHi sur le banc des accusés », sur usinenouvelle.com.
  8. « Des fongicides « sans impact sur l'environnement » vendus pour tuer les vers ? », sur Pollinis (consulté le ).
  9. « Avis de l’Anses relatif à « l’évaluation du signal concernant la toxicité des fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI) » », sur anses.fr (consulté le ).
  10. Simon Chodorge, « Les fongicides SDHI, énorme marché potentiel pour l'agrochimie, accusés de toxicité », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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